Le travail du sol perpendiculaire à la pente

Figure 1 : Travail du sol perpendiculaire à la pente, avec bandes enherbées dans la Commune de Katsepy

1 Description sommaire

Après piquetage des courbes de niveau (au grand A ou au niveau à collier), le labour simple à la charrue (ou à l’angady) est fait selon les courbes de niveau.
La rigole entre billons peut être cloisonnée pour retenir l’eau.

2 Où appliquer cette mesure ?

Sur tous les sols de tanety en pente légère et à relief régulier. Sur les terres en pente plus forte, il faut combiner le travail du sol avec d’autres moyens de lutte antiérosive, comme ici (photo ci-dessus) avec des bandes enherbées. Pour les pentes très fortes, la culture est déconseillée, car il vaut mieux les mettre en défens.

3 Mise en place

Elle commence par le piquetage des courbes de niveau, avec le grand A ou le niveau à collier. En cas de labour à la charrue, l’exploitant trace d’abord un sillon au milieu entre deux courbes de niveau, puis il laboure en créant des sillons parallèles en haut puis en bas de la parcelle.

4 Avantages et bénéfices

Le travail du sol perpendiculaire à la pente et les cultures en courbe de niveau protègent les parcelles en aval contre les apports de sable et de sédiments, empêchent la perte de sol utile, et permettent une meilleure infiltration des eaux.

5 Rapport Coût-Bénéfice :

Le coût du labour sur tanety est estimé à 180.000 Ar/ha.
Le bénéfice apporté par le labour en courbe de niveau n’est pas encore quantifié.

6 Effets de la mesure sur le sol

Matière organique et organismes vivants Eau Air Matières minérales
Permet de conserver la matière organique issue des cultures, et d’éviter la perte de sol qui abrite la vie biologique Améliore l’infiltration et bloque l’écoulement des eaux de surface Permet l’aération de la culture en courbe de niveau Réduit l’érosion due au ruissellement, ce qui permet de conserver les matières minérales.

7 Points de blocage possible (raison de non-adoption)

Les raisons de non-adoption reposent essentiellement sur la topographie des parcelles : beaucoup de parcelles encadrées sur mesas ou sur baiboho sont pratiquement plates, et ne nécessitent pas de ce fait de labour en courbe de niveau.
Sur les sols en pente, il est parfois difficile pour une charrue attelée à des bœufs de suivre les courbes de niveau.
Vient ensuite l’aspect foncier : souvent au cours d’héritages la parcelle du père est divisée en bandes étroites dans le sens de la pente, pour que chacun des enfants ait des terres de fertilité équivalente (autant de haut de tanety érodé, de moyenne tanety et de bas de pente plus fertile pour chacun des enfants). Lorsque la parcelle est étroite, le travail du sol en courbe de niveau est rendu difficile car il faut trop de temps pour inverser la charrue en bout de sillon. Et il est refusé par les prestataires, lorsque ce n’est pas l’exploitant lui-même qui laboure sa parcelle.

8 Evaluation et points de débats entre paysans

Les paysans attribuent de bonnes notes à la technique du labour perpendiculaire à la pente dans les ateliers d’évaluation des techniques parce qu’elle permet d’infiltrer l’eau et la différence est évidente en période de sécheresse.
Néanmoins les paysans disent aussi que le labour perpendiculaire à la pente est difficile à réaliser si les parcelles sont trop étroites. La proposition qui a été recueillie est de limiter les courbures pour faciliter le labour par charrue. Plusieurs paysans réclament des charrues réversibles.
Enfin, pour les grandes parcelles, ils préfèrent utiliser le niveau à collier que le grand A.

9 Références

Il n’existe pas encore de poster disponible concernant le labour perpendiculaire à la pente.