Protection et réhabilitation des Sols pour améliorer la sécurité alimentaire (ProSol) Madagascar

Protection et réhabilitation des Sols pour améliorer la sécurité alimentaire (ProSol) Madagascar

La région Boeny se situe au Nord-Ouest de Madagascar et elle représente la deuxième région la plus grande de l'Ile en termes de superficie avec ses 31 046 km² de terres. Elle présente un haut potentiel car ces terres, support nourricier, sert de base pour la production agricole. Le sol est ainsi une ressource de richesse indéniable car sols sains dit nourriture saine.

Toutefois, la valorisation de ces ressources reste un grand défi dans la région Boeny, malgré la grande diversité des ressources agro-pédologiques qui permet une gamme diversifiée de cultures aussi bien vivrières qu’industrielles. Un des freins au développement agricole de cette région est la dégradation du sol due à la déforestation, aux feux de brousse fréquents, au manque de ressources des paysans locaux et au changement climatique qui accélère considérablement la destruction de l'écosystème. Les conditions institutionnelles nécessaires à une gestion durable des sols ne sont pas non plus réunies, car au niveau national, très peu de documents stratégiques intègrent les principes de protection et de réhabilitation des sols.

Au tout début du projet, la méthode adoptée a été l'approche paysage, mais au fur et à mesure de la mise en œuvre, l'approche agroécologique a été progressivement intégrée, consistant à adopter des pratiques agricoles qui tiennent compte des équilibres de la nature et des services qu'elle rend. Dans ce sens, le projet a plusieurs partenaires dans la région Boeny, comme les directions régionales de l'agriculture et de l'élevage ou bien la direction de l'environnement et du développement durable. Le projet met au centre de ces activités les communautés locales. Les activités sont ainsi ancrées à grande échelle à travers le dispositif de paysan relais. Le projet opère également dans la mise en place d'un système durable d’approvisionnement en intrants tels que les semences.

Des sites-école permettent aux exploitants agricoles de constater de visu les bonnes pratiques, de les apprendre, de les appliquer, puis de les diffuser au sein de leur communauté. Plus d’une vingtaine de techniques de Gestion Durable des Terres ont été testées et évaluées par les paysans et services techniques au cours d'ateliers régionaux afin d’améliorer les techniques et sélectionner les plus performantes.

Le projet contribue aussi à l'intégration des aspects de Gestion Durable des Terres dans les référentiels de formation utilisés par des établissements d'enseignement technique comme CAFPA, EFTA et CNFTF, ainsi que dans les stratégies nationales et régionales. La mise en place de jardins scolaires dans plusieurs collèges de la région Boeny est également l'un des moyens du projet pour atteindre ses objectifs.

Enfin, le projet favorise la gestion et le transfert de connaissances au niveau national et international en partageant avec le grand public les innovations et expériences couronnées de succès au niveau local. Et aussi en facilitant la participation des personnes clés dans les rencontres stratégiques.

Le projet ProSol, dans sa mise en œuvre, vise la protection et la réhabilitation de 38.000 ha de sols gravement touchés ou menacés par la dégradation.

De plus, environ 20 % des femmes de 13 696 ménages qui ont participé à des activités de protection ou de réhabilitation des sols confirment sur une échelle de 0 à 5 que leur situation socio-économique s’est améliorée de 2 points ou plus.

ProSol Madagascar veut également que les rendements des sols protégés ou réhabilités sont en moyenne 30 % supérieurs à ceux des surfaces de référence non traitées.

Enfin, ce projet prévoit d'ancrer au niveau politique et/ou institutionnel deux incitations ou approches adaptées au contexte et visant à surmonter les obstacles à la mise à l’échelle de la protection ou de la réhabilitation des sols.

Le projet ProSol travaille étroitement avec les partenaires régionaux et nationaux pour les mesures de rendement, le choix de techniques efficaces, simples et peu couteuses comme les bande enherbée, association de cultures, utilisation de compost…, le test de nouvelles cultures alimentaires provenant des zones les plus arides de l’île et particulièrement adaptées au changement climatiques comme le pois d’Angole, mils, sorghos, variétés de patates douces à cycle court, les activités de pâturages, les normes de semences, la gestion des feux de brousses, les formations des techniciens, etc.

Le projet ProSol ayant récemment signé un co-financement avec l'Union Européenne sur le fond de l'initiative DeSIRA (Development Smart Innovation through Research in Agriculture) pour l'action ProSilience, qui vise le renforcement de la transition agroécologique vers des systèmes agroalimentaires durables dans les pays sélectionnés, renforce son partenariat avec les acteurs clés de l’agroécologie au niveau national, afin de bénéficier de leurs  expériences en termes d’agroécologie et d'agriculture de conservation sur le territoire national.

Au niveau de la gestion de connaissances, Madagascar participe activement à diverses rencontres internationales internes et externes telles que le festival des connaissances du ProSol global, le Global Soil Week, Global Landscape Forum, United Nations Convention to Combat Desertification (UNCCD)…

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